L’obésité abdominale, un facteur de risque cardiovasculaire

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Si on a longtemps considéré que l'indice de masse corporelle prévalait dans l'incidence de risque cardiovasculaire, les études se multiplient afin de souligner que le risque serait davantage lié à la graisse abdominale. Explications.
L’obésité abdominale, un facteur de risque cardiovasculaire

Selon l’OMS, l’indice de masse corporelle permet de déterminer si une personne présente de l’embonpoint ou est obèse (IMC entre 19 et 25 pour un poids ­normal ;  entre 25 et 30 pour de l’embonpoint ; supérieur à 30, obésité). Cependant ce repère ne tient pas compte de la façon dont la graisse se répartit. Et lorsqu’elle se développe au niveau de l’abdomen, les personnes ont plus de risques de développer un diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires.

La graisse abdominale, des risques identifiés

L’impact de la graisse abdominale sur la santé est connu depuis les années 1950 avec la publication d’un article du Dr Vague, dans lequel il montrait que les hommes avec une obésité abdominale sont plus à risque de développer des complications cardiovasculaires et métaboliques telles que la maladie coronarienne, l’hypertension artérielle ou le diabète. Depuis, de multiples grandes études ont confirmé que l’accumulation de la graisse au niveau abdominal est un facteur de risque indépendant pour ces maladies dont la prévalence ne cesse d’augmenter.

...Pire que le tabac

Plus récemment, en 2017, des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) et de la Harvard Medical School, ont montré à travers les résultats d’une étude génétique dite de randomisation mandélienne, qu’il existe bien un lien de causalité entre obésité abdominale, risque de diabète de type 2 et maladies coronariennes. Cette étude s’appuyait sur un score de risque génétique à partir des 48 variants d’adiposité abdominale déjà identifiés. Les résultats ont montré qu'une prédisposition génétique à avoir de la graisse abdominale augmentait significativement le risque de diabète de type 2 et de maladies coronariennes. Cette prédisposition ayant plus d’impact que certains facteurs de risque tels que le tabac. Le Dr Connor Emdin, co-auteur et médecin du centre de médecine génomique et de la division cardiologie au MGH, affirmait déjà à cette époque :  « L'absence d'association entre le score de risque génétique pour le morphotype et des facteurs confondants tels que le régime et le tabagisme est une preuve forte que l'adiposité abdominale en elle-même contribue à entraîner le diabète de type 2 et les maladies cardiaques. »

Graisse abdominale et risque de récidive

Le traitement médical mais surtout un régime alimentaire strict ne permettaient pas d’étudier le risque de récidive lié à la grasse abdominale. Une étude a donc suivi durant 4 ans environ, plus de 2 2000 patients victimes d’une première crise cardiaque et a regardé la relation entre l'obésité abdominale, mesurée par le tour de taille, et le risque d'événements cardiovasculaires récurrents (crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux mortels et non mortels). Les résultats montrent :
- la majorité des personnes victimes d’un infarctus (78% des hommes et 90% des femmes), souffrent d’obésité abdominale ;
- la sévérité de l'obésité abdominale est indépendamment associée à l’incidence des crises cardiaques et des AVC. C’est-à-dire que l’arrêt de certaines habitudes comme le tabac, n’empêchera pas une récidive si le taux de graisse abdominale n’est pas corrigée ;
- un niveau croissant d’obésité abdominale est associé à un risque accru d'événements récurrents ;
- les hommes sont plus sujets que les femmes aux récidives.

Quelles conclusions en tirer ?

La graisse abdominale provoque un surplus d’insuline, empêchant les personnes en surpoids de maigrir. L’excès d’insuline favorise en effet le stockage de l’énergie dans les cellules adipeuses. Plus une personne grossit, plus son taux d’insuline augmente, et plus le taux d’insuline ­devient élevé plus la personne a faim, car elle devient incapable d’utiliser ses surplus d’énergie stockés sous forme de graisse.

Autre point soulevé par cette étude, les limites de l’IMC et du périmètre abdominal. Dans le cas qui nous intéresse, ce n’est pas la quantité de la masse grasse qui est importante mais sa localisation. Il est donc facile de conclure que mesurer le périmètre abdominal suffit pour prédire les accidents cardiovasculaires. Une personne de poids normal avec un périmètre abdominal élevé a ainsi plus de risques de déclarer une maladie cardiovasculaire. Son IMC est normal alors que son périmètre abdominal est élevé. Cependant, tout n’est pas si simple car une personne avec un poids normal et un périmètre abdominal dans les normes, peut malgré tout présenter une accumulation de tissu adipeux viscéral et être à risque cardiovasculaire.

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Sources :
- Vague J., "The degree of masculine differentiation of obesities : A factor determining predisposition to diabetes, atherosclerosis, gout, and uric calculous disease", Am J Clin Nutr, 1956 ; 4:20-34.
- Holmes et al., "Mendelian randomization in cardiometabolic disease: challenges in evaluating causality", Nat Rev Cardiol., 2017 Oct ; (10):577-590.
- European Journal of Preventive Cardiology, 20 janvier 2020.
- Revue médicale suisse.
- Santélog.

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