Quand l’épigénétique joue sur la perte de poids

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L'épigénétique, qui s'intéresse aux changements dans l'activité de nos gènes, est induite chez chacun d'entre nous par l'environnement (mode de vie, alimentation, stress...). Mais de multiples études signalent que notre environnement peut conduire à des modifications de l'expression de nos gènes, notamment des gènes impliqués dans la prise de poids. Explications :
Quand l’épigénétique joue sur la prise de poids

46 chromosomes et plus de 25 000 gènes : c’est ce qui constitue notre patrimoine génétique, commun à toutes les cellules de l’organisme. Mais ces gènes ne s’expriment pas tout le temps, et surtout en fonction du type de cellules : c’est ce qu’on appelle l’épigénétique. Ces modifications épigénétiques sont fonction de l’environnement de la cellule. Et chose extraordinaire : l’activité physique agit sur nos gènes, révélant son effet épigénétique, car elle induit des modifications d’expression de gènes impliqués dans la prise de poids et l'obésité.

Épigénétique : de quoi parle-t-on ?

L'épigénétique s'intéresse à la manière dont les gènes vont être utilisés par une cellule. Contrairement à la génétique qui correspond à l'étude des gènes à proprement parler, l'épigénétique s'intéresse à l'étude des changements dans l'activité des gènes, n'impliquant néanmoins pas de modification de la séquence d'ADN. Autre différence notable par rapport à la génétique, si les mutations affectent durablement la séquence d'ADN, les modifications épigénétiques sont elles réversibles. C'est d'ailleurs pour cette raison que les recherches se multiplient afin de connaître les facteurs pouvant provoquer des changements de l'activité de nos gènes.

Une activité physique régulière agit sur l’expression de nos gènes

Une activité physique régulière inhibe l’expression de certains gènes impliqués dans la prise de poids et l’obésité. Et ce constat est d’autant plus vrai pour les personnes qui ont des prédispositions génétiques (antécédents de surpoids et/ou obésité dans la famille). Comment cela serait-il possible ? L’activité physique pourrait avoir un impact sur la méthylation de l’ADN (modification) et sur l’expression de certains gènes présents dans les cellules musculaires ou les cellules graisseuses. On dénombre ainsi plus de 18 000 méthylations sur près de 7 000 gènes suite à une activité physique. Cela induit une répression de certains gènes dans les cellules adipeuses, qui sont impliqués dans la prise de poids et l’obésité.

De même, des modifications épigénétiques ont lieu au moment de l’activité physique sur les gènes impliqués dans le métabolisme des acides gras. Autrement dit, l'activité physique régulière peut contribuer à modifier nos gènes et leur expression sur nos cellules.

Quand l'épigénétique joue sur la perte de poids

L’alimentation agit également sur nos gènes

L’alimentation est un levier immense qui joue également sur nos gènes. Par exemple, la consommation de fruits et de légumes aurait un fort potentiel épigénétique, et particulièrement pour les baies, les agrumes et les légumes verts. Parmi les gènes impliqués par notre alimentation, de nombreux gènes sont altérés dans les cellules adipeuses mais également les cellules du cerveau. Les gènes modifiés dans les cellules du cerveau sont par exemple des gènes liés aux comportements alimentaires (satiété/faim).

À l'inverse, l'environnement (alimentation déséquilibrée, un mauvais sommeil, une activité physique faible) peut altérer l'expression de certains gènes en favorisant la prise de poids. Les chercheurs ont ainsi cherché à identifier si l'altération de l'expression de certains gènes  favorisait plutôt une prise de masse grasse voire une obésité type androïde (accumulation des graisses au niveau de la ceinture abdominale) ou génoïde (accumulation des graisses au niveau des hanches et des fesses).  L’alimentation ayant un fort potentiel épigénétique, de nombreux gènes altérés sont liés au métabolisme des acides gras. Et ceci est d’autant plus vrai chez les femmes, laissant supposer un plus fort impact sur une accumulation des graisses au niveau des hanches et des fesses, voire une obésité type génoïde.

L'épigénétique, un outil pour anticiper la prise de poids ?

Au-delà de ces constats, l’épigénétique pourrait aider les médecins à diagnostiquer les enfants qui ont un risque fort d’être en surpoids ou obèses. En développant des tests spécifiques sur certains gènes identifiés dans le processus de prise de poids, les médecins pourraient alors identifier les enfants à risque d’obésité en agissant rapidement sur l’environnement de l’enfant (par le biais de changements alimentaires et/ou mode de vie de façon générale, avec modification de son activité physique, action sur son sommeil, etc.).

L’épigénétique apporte une pierre supplémentaire à l’édifice, montrant ainsi que la consommation de certains aliments, type fruits et légumes, ainsi qu’une activité physique régulière limitent le risque de prise de poids voire d’obésité. Mais le message est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît : il ne s’agit pas forcément de limiter juste sa prise alimentaire pour limiter ses apports énergétiques ou bien d’augmenter sa dépense énergétique en pratiquant un sport. Il s’agit plus de considérer le surpoids et l'obésité comme des pathologies multi-factorielles, où de nombreux facteurs entrent en compte, pas seulement l'alimentation.

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Sources :
Inserm
David Meyre et Philippe Froguel, "L'obésité dans les gènes ?", MINES ParisTech
Futura Sciences
Elsevier Masson
La Nutrition
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