Vaut-il mieux favoriser petit-déjeuner copieux ou dîner copieux ?

Êtes-vous plutôt adepte du gros petit-déjeuner avant d'entamer la journée ou au contraire inconditionnel du dîner bien copieux avant de vous échouer sur le canapé ? Sachez que vous ne brûlez pas les calories de la même manière...

Si vous deviez choisir entre petit-déjeuner copieux ou dîner copieux, que feriez-vous ? Préféreriez-vous commencer la journée avec une bon petit-déjeuner ou la clôturer avec un bon dîner ? Ne répondez-pas tout de suite, vous ne brûlerez pas les calories de la même manière. Ce sont là les résultats préliminaires d’une étude publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.

Petit-déjeuner et dîner, des variations de notre dépense énergétique ?

Vous le savez très certainement : nous dépensons de l’énergie alors même que nous venons de manger (ce n’est pas une excuse valable pour se resservir). Lors de l’absorption, l’assimilation, la digestion ou encore le stockage des nutriments, nous dépensons de l’énergie. C’est ce que l’on nomme thermogenèse induite par l’alimentation, ou Diet-induced thermogenesis (DIT). Mais cette dernière peut-elle varier selon les moments de la journée ? C’est ce qu’a voulu vérifier l’équipe dirigée par Juliane Richter, en comparant la dépense énergétique suivant des petits-déjeuners et des dîners copieux ou non. Elle a suivi 16 hommes en bonne santé âgés de 20 à 30 ans et a comparé deux périodes alimentaires :
1- durant 3 jours, les participants ont mangé un petit-déjeuner riche en calories et un dîner léger ;
2- Deux semaines plus tard, les apports ont été inversés, avec un petit-déjeuner léger et un dîner riche en calories.

Durant ces deux phases, les participants avaient des tests respiratoires (pour estimer l’activité du métabolisme selon la consommation d’oxygène et la production de CO₂) et des prises de sang (afin de mesurer l’activité hormonale). En supplément, les participants renseignaient leurs sensations de faim et l’attrait pour les produits sucrés selon une échelle (de 1 à 10).

Fait à noter : l’impact calorique inconnu

les participants ignoraient quels étaient les repas les plus caloriques, les repas ayant une apparence similaire, ajustés avec de la maltodextrine afin de donner un peu d’épaisseur au repas sans rajout de calories. La maltodextrine est une poudre blanche riche en amidon utilisée par l’industrie agro-alimentaire pour améliorer saveur, texture ou durée de conservation. Afin de ne pas altérer cette étude, les participants devaient respecter des nuits régulières (23h30 à 7h) et éviter activités trop physiques ou émotionnelles.

Faut-il préférer petit-déjeuner copieux ou dîner copieux ?

Au terme de l’étude, l’équipe a pu constater que le métabolisme des participants était 2.5 fois plus élevé le matin que le soir, peu importe l’impact calorique du repas. Juliane Richter explique donc que ces résultats « montrent qu'un repas pris pour le petit-déjeuner, quelle que soit la quantité de calories qu'il contient, crée une thermogenèse induite par un régime alimentaire deux fois plus élevé que le même repas consommé pour le dîner ». Nous nous dépensons donc davantage le matin, peu importe la quantité de calories ingérées. Autre fait intéressant : la glycémie et la sécrétion d’insuline augmenteraient moins après le petit-déjeuner qu’après la dîner. Un petit-déjeuner copieux et un dîner léger pourraient ainsi favoriser la maîtrise de la glycémie.

Un argument supplémentaire en faveur du petit-déjeuner copieux

L’équipe du Pr Richter a pu remarquer qu’un petit-déjeuner trop léger accroissait l’appétit et l’attrait pour les produits sucrés (ça vous rappelle votre croissant de 10h00 chaque matin ?) alors qu’un petit-déjeuner plus calorique limitait les compensations. Aussi le Pr Richter recommande-t-elle « un petit-déjeuner copieux plutôt qu’un dîner copieux pour réduire le poids corporel et prévenir les maladies métaboliques ». Même si cette étude doit être approfondie, sur un plus grand panel de participants et sur des femmes, elle vient se rajouter à la longue liste de celles qui recommandent le petit-déjeuner plutôt que le dîner. L’adage « manger comme un roi le matin, comme un prince le midi, comme un pauvre le soir » a encore de beaux jours devant lui.

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Sources :
Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism
Sciences et Avenir