Peut-être en avez-vous fait les frais par le passé : passage à l’âge adulte et prise de poids vont souvent de pair, notamment parce que le mode de vie évolue en conséquence à l’atteinte de la majorité. C’est en partie cette évolution qui conduit à une augmentation des chiffres sur la balance qui passe parfois inaperçue… Explications
Passage à l’âge adulte et prise de poids : plusieurs facteurs en cause
Les études supérieures et l’évolution des habitudes alimentaires
La fin du lycée rime souvent avec l’indépendance. Des études dans une autre ville, le premier appartement, les soirées entre amateurs d’apéros… Un mythe américain (le « Freshman 15 ») signale qu’un étudiant prend en moyenne 6.8 kilos (15 lbs) lors de la première année universitaire. C’est un peu exagéré ! Une étude belge menée par Tine Torbeys signale qu’au terme de cette première année, la prise de poids serait en réalité de 2 kilos. Puis, l’année suivante c’est +1.5 kilo en moyenne. Parmi les individus interrogés pour ladite étude, 7 participants sur 10 ont d’ailleurs vu leur indice de masse corporelle (IMC) augmenter. Songeons que sur un cycle universitaire de 5 ans, cela fait facilement 8 kilos ! Mais pourquoi ?
Le poids de l’indépendance
S’installer dans son premier appartement signifie devoir gérer l’ensemble des tâches quotidiennes, dont la cuisine. Et l’ombre de Cyril Lignac ne plane pas sur l’ensemble des jeunes adultes ! Les petits plats équilibrés maison sont remplacés par du rapide, du pratique et du facile. Fast-food, croque-monsieur rapide ou pâtes carbo tous les jours ou presque ne constituent guère une alimentation équilibrée et les apports caloriques sont trop élevés. Au contraire, la part des fruits et légumes dans l’alimentation diminue.
La fin du lycée et la majorité sonnent également le droit officiel de consommer de l’alcool. Et les étudiants adorent les soirées alcoolisées, au cas où vous ne l’auriez pas pratiqué ! Or, la consommation excessive d’alcool (ces calories vides) favorise fortement la prise de poids. Et c’est sans compter sur le snack nocturne, à la fermeture des bars…
Le quotidien de la vie d’étudiant
Enfin, et c’est sous-estimé, la vie étudiante est stressante et fatigante. Le stress de réussir ses examens, les révisions, les préparations d’oraux… le stress a un impact non négligeable sur l’alimentation. Et puis, étudier ça fait aussi beaucoup grignoter, rappelez-vous vos nombreuses collations de la bibliothèque universitaire… La fatigue a elle aussi son rôle à jouer dans la prise alimentaire. En effet, le déficit de sommeil est récurrent chez les étudiants. Or, on sait que le manque de sommeil favorise l’attrait pour les aliments gras et sucrés. Tous ces facteurs cumulés favorisent une prise de poids, c’est presque inéluctable. Mais ce n’est pas tout !
Une baisse de l’activité physique après le lycée
Une méta-analyse récente, menée par l’Université de Cambridge, a aussi suivi de près la fin du lycée et les conséquences sur le poids, l’alimentation mais aussi l’activité physique. Cette dernière notamment diminue après le lycée : -16.4 minutes par jour pour les hommes et -6.7 minutes par jour pour les femmes. Et c’est plus conséquent encore à l’université avec une moyenne de -11.4 minutes par jour d’activité physique modérée à intense. Malheureusement, après le lycée, l’activité physique n’est plus réellement encouragée et le temps libre plus difficile à organiser.
La découverte de la parentalité
Une seconde étude, menée là encore par l’Université de Cambridge, a suivi l’effet de la parentalité sur le poids, l’alimentation ainsi que l’activité physique. Les résultats sont là : une femme sans enfant prendrait 2.8 points d’IMC en 5 ou 6 ans, quand une femme avec un enfant verrait son IMC augmenter de 3.3 points sur une durée égale. Au contraire, la parentalité n’aurait pas d’impact sur l’IMC des hommes.
Une nécessaire prévention pour limiter la prise de poids à l’âge adulte
Le passage à l’âge adulte implique un tel bouleversement du quotidien que la gestion du poids se retrouve souvent entre parenthèses. Nous profitons, travaillons ou étudions beaucoup, mangeons quand nous pouvons et n’avons finalement que peu de temps à consacrer au reste. Nous prenons 1, puis 2, 3 voire 5 kilos sans réellement en avoir conscience. Nos habitudes évoluent, souvent de manière péjorative, et finissent par s’ancrer dans notre quotidien. Information, prévention et intervention semblent capitales aux prémices de l’âge adulte afin de se préserver des risques liés au surpoids et à l’obésité.
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Sources :
Obesity Reviews
Obesity Reviews
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